Trie et traitement des dechets chimiques
Publié : 11/03/2022, 17:11
Bonjour,
Comme le forum sera mis en lecture seule en Avril je pense utile de diffuser un échange avec Alexchimiste ou j'ai apporte de nombreuses informations d'interêt général. Surtout que le contenu des messageries sera alors perdu
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Bonsoir Ecolami,
Je me permets de t'écrire parce que j'aurais besoin d'informations très exhaustives sur les procédés mis en oeuvre pour retraiter les déchets chimiques.
Tu m'avais déjà répondu longuement dans un post il y a quelques années, que j'ai retrouvé et relu, mais j'aurais besoin d'un témoignage le plus complet possible, sur chacune des différentes catégories de déchets. Est-ce que tu pourrais m'aider la dessus?
En fait j'ai été nommé chargé de gestion des déchets dans l'Université où je travaille, et dans la mesure où je suis souvent confronté à des questions intéressantes mais complexes, j'aimerais pouvoir y répondre de la façon la plus précise et la plus exhaustive possible.
Par exemple, nous collectons les déchets suivants séparément :
UN 1992 : liquide organique toxique inflammable neutre, halogéné ;
UN 1993 : liquide organique inflammable neutre, non halogéné ;
UN 2926 : solide organique toxique et inflammable ;
UN 3264 et UN 3265 : liquide corrosif acide, minéral ou organique ;
UN 3266 et UN 3267 : liquide corrosif basique, minéral ou organique ;
UN 2810 : liquide organique toxique ;
SOLIDE MINERAL ??
UN 2811 : solide organique toxique ;
UN 3082 : matière dangereuse pour l'environnement liquide, NSA : pour les huiles ;
Et tous les produits chimiques de laboratoire conditionnés en vrac dans des caisses crocos.
J'ai cru comprendre que tout ce qui est UN 1992, UN 1993, UN 2926 et UN 3082 était brûlé, mais dans quelles conditions? Avec quels additifs ou quelles précautions? Y'a t il une valorisation énergétique?
Pour ce qui est des acides et des bases, qu'en est il? Pareil pour les métaux lourds...?
Bref. Je sais que je te demande un travail de titan, mais serais tu en capacité et en volonté d'éclairer ma lanterne?
Merci d'avance, bonne soirée à toi,
Alexandre
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Bonjour,
La liste constitue une bonne approche mais elle est incomplète. Je présume que tout est collecté en bidons de 10 l voire 20L avec des étiquettes résistantes a la pluie (ou a l'eau)
Il faut voir avec le centre de traitement quelles sont leur normes de classement ou facturation.
Les risque oxydants et réducteurs ne sont pas pris en compte. Il faut particulièrement se méfier de l'ACIDE NITRIQUE quand il est mélangé avec des matières organiques plus ou moins facilement oxydables. Surtout que quand il entre en réaction le gros dégagement de vapeurs nitreuse ne passe pas inaperçu du public alentour
Donc dans la case actuelle ++liquide corrosif acide, minéral ou organique ;++ il faut isoler ce qui contient de l'acide nitrique. L'eau oxygénée est un autre sujet d'inquiétude et il faudra isoler les solutions qui en contiennent.
De même avec les peroxydes organiques qu'il faut bien isoler. LEs peroxydes et l'eau oxygénée sont des produits instables et souvent on imagine pas que de simples poussières puissent poser un problème: lire la fiche INRS pour avoir une bonne information.
Si j'attire ton attention sur les oxydants ou produits instables c'est que les problèmes surviennent n'importe quand, la température ambiante est importantes en hiver il ne passe rien et le même déchets en été entre en réaction!
Le cas échéant il faut isoler les solutions CYANUREES et s'assure qu'elles soient bien alcalines avec un pH de 13 ou 14. Un testeur de gaz DRAEGER pour cyanures est peut être a prévoir pour rechercher des solutions qui seraient polluées de cyanure et a un ph trop acide donc egal ou inférieur a 12. C'est utile quan un solvant masque l'odeur.
Le cas des liquides organiques acides devrait être scindé halogéné/non halogéné.
on peut mélanger les liquides organique neutre et les alcalins ce qui simplifie un peu, il reste juste séparer les halogénés et non halogénés.
Il reste a préciser ce que tu entends par +inflammable+ normalement on le définit par le point d'éclair. Il faut voir avec le centre de traitement quelle est leur norme: inférieur ou égal a 0°C ou inférieur a la température ambiante 20 ou 25°C ???
Le point d'éclair nécessite un appareil spécial avec une coupelle refroidie par effet Peltier. Sans appareil il faut une coupelle alu de 4à 5cm de diamètre et 2cm de haut on met le liquide et on approche une allumette (pas un briquet!) si l'inflammation se fait avec une mini explosion (un petit PLOP!) le point d'éclair est proche de 0°C ou moins sinon il est inférieur a la température ambiante et supérieur a 0°C.
La séparation des produits 100% minéraux est importante mais la pratique montre qu'elle n'est pas réussie.
Les minéraux suivent une voie de traitement SANS INCINERATION qui consiste a faire des oxydo-réductions, des neutralisation puis précipitation et séparation liquide solides. Le solide part en centre d'enfouissement contrôlé et le liquide est rejeté dans le milieu ambiant après vérification de toute une liste des paramètres qui varie suivant les centres.
Dans un centre de traitement les déchets contenant des organiques sont mélangés avec une cuve pour les non halogénés et une pour les halogénés: ceci est le stricte minimum en pratique on sépare les combustible non halogéné et les non combustibles non halogéné et idem avec les halogénés. Le but étant de pouvoir faire un mélange pour alimenter le four avec produit dont le pouvoir calorifique et la teneur en halogénés soient optimisé pour le traitement des fumées. Le solution acide avec organique étaient injectée directement a petite dose dans les grand four pendant qu'il est alimenté avec le mélange optimise.
Il n'y a AUCUNE valorisation de chaleur quand le centre traite des produits halogénés
les fumées sont trop corrosive: le gaz HCl a haute température est très corrosif et la présence de vapeur d'eau n'arrange rien.
Les métaux et aussi les métalloïdes (Phosphates, sulfate , ions halogéné se retrouvent en fin de traitement neutralise sous forme de sels insolubles chaque fois que c'est possible et les métaux sortent du traitement physico-chimique sous forme d'hydroxydes insoluble ou de l'incinération sous forme de sels ou oxyde en poudre qui est filtrée.
pour déceler les halogènes mais pas le fluor le test au fil de cuivre est bien pratique il fonctionne aussi bien avec les liquides que les solides.
Comme le forum sera mis en lecture seule en Avril je pense utile de diffuser un échange avec Alexchimiste ou j'ai apporte de nombreuses informations d'interêt général. Surtout que le contenu des messageries sera alors perdu
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Bonsoir Ecolami,
Je me permets de t'écrire parce que j'aurais besoin d'informations très exhaustives sur les procédés mis en oeuvre pour retraiter les déchets chimiques.
Tu m'avais déjà répondu longuement dans un post il y a quelques années, que j'ai retrouvé et relu, mais j'aurais besoin d'un témoignage le plus complet possible, sur chacune des différentes catégories de déchets. Est-ce que tu pourrais m'aider la dessus?
En fait j'ai été nommé chargé de gestion des déchets dans l'Université où je travaille, et dans la mesure où je suis souvent confronté à des questions intéressantes mais complexes, j'aimerais pouvoir y répondre de la façon la plus précise et la plus exhaustive possible.
Par exemple, nous collectons les déchets suivants séparément :
UN 1992 : liquide organique toxique inflammable neutre, halogéné ;
UN 1993 : liquide organique inflammable neutre, non halogéné ;
UN 2926 : solide organique toxique et inflammable ;
UN 3264 et UN 3265 : liquide corrosif acide, minéral ou organique ;
UN 3266 et UN 3267 : liquide corrosif basique, minéral ou organique ;
UN 2810 : liquide organique toxique ;
SOLIDE MINERAL ??
UN 2811 : solide organique toxique ;
UN 3082 : matière dangereuse pour l'environnement liquide, NSA : pour les huiles ;
Et tous les produits chimiques de laboratoire conditionnés en vrac dans des caisses crocos.
J'ai cru comprendre que tout ce qui est UN 1992, UN 1993, UN 2926 et UN 3082 était brûlé, mais dans quelles conditions? Avec quels additifs ou quelles précautions? Y'a t il une valorisation énergétique?
Pour ce qui est des acides et des bases, qu'en est il? Pareil pour les métaux lourds...?
Bref. Je sais que je te demande un travail de titan, mais serais tu en capacité et en volonté d'éclairer ma lanterne?
Merci d'avance, bonne soirée à toi,
Alexandre
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Bonjour,
La liste constitue une bonne approche mais elle est incomplète. Je présume que tout est collecté en bidons de 10 l voire 20L avec des étiquettes résistantes a la pluie (ou a l'eau)
Il faut voir avec le centre de traitement quelles sont leur normes de classement ou facturation.
Les risque oxydants et réducteurs ne sont pas pris en compte. Il faut particulièrement se méfier de l'ACIDE NITRIQUE quand il est mélangé avec des matières organiques plus ou moins facilement oxydables. Surtout que quand il entre en réaction le gros dégagement de vapeurs nitreuse ne passe pas inaperçu du public alentour
Donc dans la case actuelle ++liquide corrosif acide, minéral ou organique ;++ il faut isoler ce qui contient de l'acide nitrique. L'eau oxygénée est un autre sujet d'inquiétude et il faudra isoler les solutions qui en contiennent.
De même avec les peroxydes organiques qu'il faut bien isoler. LEs peroxydes et l'eau oxygénée sont des produits instables et souvent on imagine pas que de simples poussières puissent poser un problème: lire la fiche INRS pour avoir une bonne information.
Si j'attire ton attention sur les oxydants ou produits instables c'est que les problèmes surviennent n'importe quand, la température ambiante est importantes en hiver il ne passe rien et le même déchets en été entre en réaction!
Le cas échéant il faut isoler les solutions CYANUREES et s'assure qu'elles soient bien alcalines avec un pH de 13 ou 14. Un testeur de gaz DRAEGER pour cyanures est peut être a prévoir pour rechercher des solutions qui seraient polluées de cyanure et a un ph trop acide donc egal ou inférieur a 12. C'est utile quan un solvant masque l'odeur.
Le cas des liquides organiques acides devrait être scindé halogéné/non halogéné.
on peut mélanger les liquides organique neutre et les alcalins ce qui simplifie un peu, il reste juste séparer les halogénés et non halogénés.
Il reste a préciser ce que tu entends par +inflammable+ normalement on le définit par le point d'éclair. Il faut voir avec le centre de traitement quelle est leur norme: inférieur ou égal a 0°C ou inférieur a la température ambiante 20 ou 25°C ???
Le point d'éclair nécessite un appareil spécial avec une coupelle refroidie par effet Peltier. Sans appareil il faut une coupelle alu de 4à 5cm de diamètre et 2cm de haut on met le liquide et on approche une allumette (pas un briquet!) si l'inflammation se fait avec une mini explosion (un petit PLOP!) le point d'éclair est proche de 0°C ou moins sinon il est inférieur a la température ambiante et supérieur a 0°C.
La séparation des produits 100% minéraux est importante mais la pratique montre qu'elle n'est pas réussie.
Les minéraux suivent une voie de traitement SANS INCINERATION qui consiste a faire des oxydo-réductions, des neutralisation puis précipitation et séparation liquide solides. Le solide part en centre d'enfouissement contrôlé et le liquide est rejeté dans le milieu ambiant après vérification de toute une liste des paramètres qui varie suivant les centres.
Dans un centre de traitement les déchets contenant des organiques sont mélangés avec une cuve pour les non halogénés et une pour les halogénés: ceci est le stricte minimum en pratique on sépare les combustible non halogéné et les non combustibles non halogéné et idem avec les halogénés. Le but étant de pouvoir faire un mélange pour alimenter le four avec produit dont le pouvoir calorifique et la teneur en halogénés soient optimisé pour le traitement des fumées. Le solution acide avec organique étaient injectée directement a petite dose dans les grand four pendant qu'il est alimenté avec le mélange optimise.
Il n'y a AUCUNE valorisation de chaleur quand le centre traite des produits halogénés
les fumées sont trop corrosive: le gaz HCl a haute température est très corrosif et la présence de vapeur d'eau n'arrange rien.
Les métaux et aussi les métalloïdes (Phosphates, sulfate , ions halogéné se retrouvent en fin de traitement neutralise sous forme de sels insolubles chaque fois que c'est possible et les métaux sortent du traitement physico-chimique sous forme d'hydroxydes insoluble ou de l'incinération sous forme de sels ou oxyde en poudre qui est filtrée.
pour déceler les halogènes mais pas le fluor le test au fil de cuivre est bien pratique il fonctionne aussi bien avec les liquides que les solides.